À la mort d’Ervin Patkai
Cela l’insupportable :
que ni de nous ni après nous
à la fin rien ne demeure.
Les œuvres seules pour un temps
clament ta grandeur de statuaire,
ton flamboiement aussi, prodigue, incomparable.
Pour dix ans ? dix mille ans ? c’est pareil :
le charme vibrant de ta personne n’est plus.
Et l’oubli gagne tout le passé ;
les souvenirs s’éliment, s’effilochent.
Les minutes fiévreuses de notre jeunesse je ne pourrai
les évoquer, plus jamais. Je suis sans force et vide ;
je ne suis pas digne des paroles mornes de la solennité,
pas digne des adieux, des derniers gestes d’amitié.
Poème de János Parancs, 1985
Traduit par Nicole Bagarry et André Karátson
|